Des treillis et des robots dans nos amphis, réunions le 7 avril à Lyon I et Lyon II

Questionner la recherche scientifique avec le Groupe Grothendieck et lutter contre le militarisme

La recherche, les études : pour qui et pour quels intérêts ?

L’université, la recherche, les études, sont d’ordinaire considérées comme des moyens d’émancipation individuelle et collective. L’enseignement et la production de savoir semblent être bénéfiques pour le bien commun : éducation de la population et progrès de la société. Mais le sont-ils toujours ? La recherche est-elle toujours au service des intérêts de la population plutôt qu’à des intérêts privés ou contraire à l’éthique ?

L’armée et les entreprises d’armements dans les facs

L’armée a besoin de soldats mais aussi de beaucoup d’ingénieur.es et scientifiques pour concevoir, construire et améliorer ces armes.

Depuis le tout début du parcours scolaire, l’armée infiltre les écoles pour recruter (à travers le « parcours de citoyenneté » dont la « présentation vise à améliorer la connaissance des missions des militaires et de la défense par les élèves les plus jeunes » d’après le protocole interministériel qui s’échelonne sur l’école primaire, secondaire et le supérieur intervention dans les écoles) pour permettre aux élèves de « Percevoir concrètement les intérêts vitaux ou nécessités stratégiques de la Nation, à travers la présence ou les interventions militaires qu’ils justifient » ou encore de’«appréhender les valeurs inhérentes au métier militaire, à partir de l’étude des aspects techniques, professionnels et opérationnels ».

Après le lycée, elle propose comme alternative à Parcoursup de rentrer dans l’armée comme en témoigne la campagne annuelle d’affiches au moment de formuler ses vœux et la récente campagne de recrutement pour la Marine à Confluence très relayée sur les bus de la Métropole. Mais si l’on continue ses études à l’université, on pourra quand même contribuer à l’armée ou à l’armement. D’une part, le suivi des référents défense existe toujours à l’université (comme le 3 avril, où l’armée est présente à la fac de médecine dans les cadre des « Rencontres Université Défense Entreprises (RUDE) » qui « ont pour but de présenter la Défense et Sécurité globales au étudiants » avec ici « un accent particulier mis sur la Santé ». D’autre part, il existe de nombreux partenariats avec le privé qui sont favorisés par plusieurs programmes comme « Horizon 2020 » au niveau européen ou la filiale EZUS Lyon qui s’occupe de la gestion de ces partenariats entre recherche publique et industriels. Parmi ces entreprises, plusieurs fabriquent des armes ou sont des entreprises hybrides qui fabriquent du matériel civile et militaire (chimie, électronique, optique qui servent pour les drones, les radars, les capteurs etc.)

Mais les services ne s’arrêtent pas à la science appliquée. L’armée s’intéresse à des domaines fondamentaux comme la mécanique quantique, les statistiques, études des matériaux, mécanique des fluides etc. et aussi à la littérature et aux sciences sociales : le programme Red Team devenu RADAR lancé par la DGA qui finance des auteurs et autrices pour inventer des scenarii de guerres et de menaces.

Contrairement à l’ambition de l’université

Si nos études, nos stages, nos emplois et la recherche se font au service de l’armée et de l’industrie de l’armement, qui impliquent guerres, massacres, génocides, quel sens à ces études et cette recherche ? Si ce n’est pas pour l’armement, les entreprises partenaires sont parfois tout aussi répressives et méprisent la vie comme les entreprises polluantes par exemple.

Lutte étudiante

Ces liens étroits entre l’université et l’armée et l’industrie de l’armement vont à l’encontre de ce que dit faire l’université : émanciper, permettant de choisir son travail et choisir le monde que l’on veut construire et ne pas subir ou participer à un monde qui nous est imposé : productiviste, capitaliste, militariste, colonialiste, écocidaire…)

Mais des étudiant.es s’organisent et se mobilisent. Récemment par exemple, le 1° avril : Le collectif des assos engagées de l’ENS de Lyon dénonce la complicité des universités dans cette course à la militarisation dans un rassemblement, le collectif INSA en lutte à Lyon communique sur son refus de participer en tant qu’ingénieur.e à cette militarisation et dénonçait déjà la venue de la direction générale de l’armement (DGA) en 2023 sur leur campus, le 13 décembre dernier, une étudiante a refusé son diplôme de l’Institut supérieur d’optique pour dénoncer les liens entre l’école et des entreprises militaires comme Thalès et Safran qui sont les deux principaux employeurs de ces ingénrieur.es. (cf. Contre-attaque).

Le groupe Grothendieck à Grenoblehttps://ggrothendieck.wordpress.com/home/textes-du-groupe/ questionne la recherche depuis plusieurs années et notamment ses liens avec le militaire. (L’Université désintégrée, la recherche grenobloise au service du complexe militaro-industriel ed Le monde à l’envers, 2020). Alexander Grothendieck, mathématicien, est devenu un militant radical anti-militariste et critique de la technique.

Viens en discuter le 7 avril 2025 à :

Lyon I sur le campus de la Doua entre 13 et 14 heures au foyer de l’Astrée

Lyon II sur le campus de Porte des Alpes (Bron) en salle H 103 de 16 à 18 heures.

Coordination Régionale Anti Armement et Militarisme (CRAAM)

contact : craam@riseup.net