Deuxième rassemblement contre l’industrie de l’armement le samedi 8 octobre à 15 h

JPEG - 252.3 koLes guerres se fabriquent (aussi) près de chez nous : Rassemblement contre le cluster EDEN, lobby de l’industrie de l’armement en Auvergne-Rhône-Alpes.

Hébergé et soutenu par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Lyon le cluster EDEN regroupe plus de 100 entreprises de matériel militaire, de surveillance et de sécurité.

Quelques exemples :

Corpguard (Brignais) est spécialisée dans la sécurité et les barbouzeries. Elle a participé à la formation de l’armée ivoirienne impliquée dans des massacres de civils lors des élections de 2020. Un des associés a été condamné pour espionnage et tentative d’agression sur Bruno Gaccio des Guignols de l’info, sur ordre de la direction de Canal+. Elle fournit aussi ses services pour traquer les salariés en congé-maladie et protéger les chefs d’entreprise en cas de grèves.

Metravib (Limonest) est spécialisée en acoustique et détection des vibrations. Elle équipe des blindés de l’armée turque en matériel de détection de tir, utilisé dans la répression des populations kurdes en Turquie et en Syrie.

Delta Drone (Dardilly) fournit des drones de surveillance de sites miniers pour des multinationales polluantes en conflit avec les populations locales (Ghana, Namibie, Afrique du Sud). Ces drones servent aussi à « gérer des émeutes » ou des manifestations.

PGM Précision (Savoie) fabrique les fusils utilisés par l’armée égyptienne déployée au Sinaï, accusée de nombreux massacres et exécutions. Les forces spéciales israéliennes, coutumière d’exactions dans les territoires palestiniens occupés, en sont également équipées.

Des accros aux fonds publics

Le cluster EDEN sert de lobby auprès des pouvoirs publics pour gagner des contrats d’armement partout dans le monde. Selon leurs propres termes ils «  chassent en meute à l’export  ».
L’industrie de l’armement bénéficie aussi de multiples aides publiques (Communes, Région, État) financées par nos impôts.

Un État menteur
Ces entreprises ne peuvent exporter du matériel militaire qu’avec l’autorisation de l’État qui agit en notre nom, en toute opacité. Le droit international interdit officiellement la vente d’armements et leur emploi « vers des pays ou des zones de conflits où les droits humains sont bafoués ». Mais, dans la réalité nos entreprises locales vendent, avec l’autorisation de l’État, des armes à des États impliqués dans de multiples répressions et massacres de civils (Égypte, Turquie, Liban, Togo, Côte d’Ivoire, RDC, Chili, Arabie Saoudite, Bahreïn, Palestine….) et des guerres d’agression (Ukraine, Yémen, Syrie, Kurdistan…). Ces entreprises ont donc y une lourde part de responsabilité. C’est aussi notre responsabilité à toutes et tous qui est engagée.

Un État criminel là-bas et ici
N’oublions pas que ces matériels sont principalement utilisés par « notre » armée pour ses multiples opérations extérieures : Barkhane, Takuba, missions européennes en Afrique… mais aussi par la gendarmerie nationale pour le maintien de l’ordre et réprimer les mouvements sociaux.
Ainsi, les blindés de Nexter (St Étienne, Roanne) ou d’Arquus (Vénissieux) vendus pour réprimer et tuer en Égypte ou au Chili sont en train d’être mis en service en fRance contre « l’ennemi intérieur ».

Non aux guerres du futur comme du présent
Emmanuel Macron affirme que la France et l’Union européenne sont entrées dans « une économie de guerre dans laquelle (…) nous allons durablement devoir nous organiser » (déclaration du 13 Juin à Eurosatory, le plus grand salon international de la défense et de la sécurité terrestres et aériennes). Il appelle au renforcement de l’industrie européenne de défense qu’il souhaite « beaucoup plus forte » au regard des besoins militaires accrus avec la guerre en Ukraine.
Les États ne savent réagir aux tensions internationales qu’en se réarmant. En fRance le budget militaire va passer de 46 milliards en 2022 à 66 milliards en 2027. Les ventes d’armes explosent : la France est avec 11 milliards d’€ en 2021 le 3e exportateur mondial d’armes. Et, pour 2022 les prévisions vont jusqu’à 20 milliards ! Les tensions et les conflits armés en seront exacerbés. Ce cercle vicieux et ces bonnes affaires ne profitent qu’aux industries de l’armement et aux militaristes.

Nous refusons la vision cynique de l’État et des industriels de l’armement qui considèrent les conflits et guerres comme des opportunités politiques et économiques.

Nous refusons un monde où l’explosion des budgets militaires signifie que nous devrons nous serrer encore plus la ceinture en assistant à la destruction de tous les services publics et à la préparation de nouvelles guerres,

Nous refusons un monde où la peur règne en maître et où le « besoin de sécurité » signifie toujours moins de libertés individuelles et collectives et toujours plus de répression intérieure avec des moyens de plus en plus terroristes.

Nous refusons un monde où on fabrique ici ce qui sert à réprimer et tuer là-bas et ici dans la discrétion et l’indifférence pour le plus grand profit des multinationales, des États et des impérialismes petits ou grands.

Toutes et tous devant la CCI, 21 rue de la République, samedi 8 octobre à 15 heures

Collectif Régional Anti Armements et Militarisme

Contact : craam@riseup.net