Ne tombons pas dans le piège « Super Demain » de la Métropole de Lyon et de Fréquence École

Dimanche 26 novembre 2023, les collectifs Stop 5G Lyon, Écran Total AuRA, la Coordination Régionale Anti Armements et Militarisme et des individus ont, malgré un froid de canard, joyeusement égayé Super Demain, la grand’messe de l’aliénation technologique et informatique des enfants, organisée par la Métropole de Lyon et Fréquence École.

Dès 11 h, des distributions de tracts ont fait sortir les organisateurs de leur chaude quiétude numérique et permis de discuter avec les parents.

Des jeux (Chamboul’tout des GAFAM avec smartphone, Roue de l’infortune numérique, Quizz sur les déclarations hallucinantes des organisateurs et des pontes de la Silicon Valley) et le grand happeningfinal  « détruit ton portable, ton écran et ta caméra de vidéo-surveillance » ont permis de montrer qu’il n’y a pas besoin de puces, d’écrans et de réseaux pour s’amuser le dimanche.

Ces différentes activités ont permis d’informer, de sensibiliser et de discuter avec les parents présents et de semer (parfois) le trouble chez les bénévoles et organisateurs de cette Super Arnaque au conditionnement au  numérique voulue  par les techno-solutionnistes de la verte Métropole lyonnaise.

 

Spécial dédicace au duo (acoustique forcément) qui a joyeusement animé cet après-midi avec leurs chansons antitech et leur tube participatif et inclusif dont vous entendrez forcément parler dans le futur !

Ci-dessous, le texte du tract diffusé à cette occasion.

 

Sérieux ? Un monde «Super» connecté…, c’est vraiment du « Super Demain » ?

Beaucoup de parents et de professionnels de l’éducation s’inquiètent de l’hégémonie de plus en plus grande du numérique dans tous les aspects de la vie et notamment dans celle des enfants.

Un monde où se multiplie l’exposition aux écrans où que l’on soit au détriment du lien avec le réel, un monde où tout doit être numérisé, connecté en permanence est-il réellement souhaitable, indispensable et viable ? Quels impacts sur la société en termes de santé, d’apprentissage, de relations sociales, d’écologie, d’enjeux démocratiques ? Quel prix à payer pour nos libertés individuelles et collectives ? Quel choix de société s’impose par la numérisation et la traçabilité globale de nos faits et gestes tout au long de la vie ? Cette surenchère sans limites et la course aux objets connectés du quotidien profite à qui en réalité et se base-t-elle sur notre accord ? Comment résister à cette escalade et la stopper ? Comment développer des alternatives au tout numérique ? Dans un monde « Super Demain », pourra-t-on continuer d’exister sans smartphone si le pass d’identité numérique en cours de test est généralisé ?

Ben…Les réponses à ces questions vous ne les trouverez pas à « Super Demain » !

A l’heure où Chat GPT est déjà expérimenté dans les écoles et certains services publics (France Services, Pôle Emploi…) pour répondre aux usagers, à l’heure où les manuels scolaires tendent à disparaitre au profit des GAFAM et où les smartphones pourraient être incontournable en classe, à l’heure où le président de la région AuRA annonce l’expérimentation de caméras à reconnaissance faciale aux abords des lycées, à l’heure où le numérique précarise et contrôle toujours plus la population, à l’heure où la crise écologique et sociale bat son plein et où l’industrie du numérique fait des ravages environnementaux notamment à Crolles près de Grenoble (pillage des nappes phréatiques par ST Micro, fabricant de puces électroniques au détriment des paysans locaux durant la sécheresse) mais aussi à Pierre Bénite près de Lyon (pollution éternelle de la pétrochimie qui s’est lancée dans la fabrication de composants notamment pour les antennes 5G et pour les batteries lithium-ion des voitures électriques).

 Il est seulement urgent, dans ce contexte, pour Fréquence École, d’adapter les enfants, les ados et leurs parents aux outils numériques dès l’âge de 3 ans sans même pouvoir questionner leurs caractères indispensables et invasifs ou leurs effets délétères.

Non, rassurez-vous ! Ce ne sont que des idées reçues : la lumière bleue des écrans, les troubles de la vision, du sommeil, de l’attention rien d’insurmontable ! Les jeux vidéo ça reste du sport, des problèmes avec les réseaux sociaux ? Juste une question de maitrise de sa e-réputation !

Ce n’est pas non plus dans ce festival que vous apprendrez la connivence que cultive l’industrie du numérique, en toute discrétion, avec l’industrie de la guerre : la moitié des exposants du Salon de l’Internet des Objets (SIDO) qui a eu lieu en septembre 2023 travaillent pour la défense et donc l’armée et la guerre !

« Super Demain » et son financement par la Métropole de Lyon participent ainsi à la destruction massive de nos vies par une politique offensive du tout numérique qui déshumanise, accentue les difficultés d’apprentissage, envoie les enfants dans les mines en Afrique et dans les usines en Asie et creuse les inégalités dans une logique capitaliste de course aux profits.

Parce que « Super Demain » est financé par notre argent, pas moins de 390 000 euros en 3 ans (bien plus que d’autres secteurs associatifs), nous avons notre mot à dire sur des choix de société imposés !

Sortons de la fabrique de l’acceptation qui colonise l’imaginaire de nos enfants ! Résistons à cette déferlante numérique qui accapare tous nos instants de vie ! L’urgence est de sortir de cette impasse et d’arrêter d’achever les enfants (1) !

«Un Écran s’éteint, un enfant s’éveille !» (2)

Sortons de la fabrique de l’acceptation qui colonise l’imaginaire de nos enfants !
Résistons à cette déferlante numérique qui accapare tous nos instants de vie !
L’urgence est de sortir de cette impasse et d’arrêter « d’achever » les enfants (1) !

Les collectifs Stop 5G Lyon, Écran Total AURA, Coordination Régionale Anti Armements et Militarisme Lyon
(1) « On achève bien les enfants. Écrans et Barbarie numérique », Fabien Lebrun, 2020.