« SIDO, salon du totalitarisme numérique, y a plus d’eau, ferme le robinet ! »

Compte-rendu de l’action contre le SIDO du 20 septembre 2023

Mercredi 20 Septembre 2023, les collectifs StopMicro, Écran Total, Stop 5G Lyon et la Coordination Anti-Armement et Militarisme se sont donné rendez-vous devant le Salon de l’Internet Des Objets (SIDO) à 9 heures, pour dénoncer le pillage des ressources en eau par cette industrie, ses collusions avec le militaire et la société du contrôle numérique.

Le SIDO se déroulait au Centre des Congrès de la Cité Internationale de Lyon. Réservé aux professionnels de l’industrie numérique, il est sponsorisé par STMicroelectronics, fabricant grenoblois de puces électroniques, contre lequel lutte le collectif  Stop Micro de Grenoble.

En effet, alors que les périodes de sécheresse et de restriction d’eau se multiplient, l’usine STMicroelectronics de Crolles a non seulement la priorité pour siphonner les nappes phréatiques, mais compte aussi doubler la capacité de son usine et ses prélèvements en eau avec le soutien de l’État et des politiques locaux, y compris les élus EELV du coin.
Stopmicro dénonce également, aux côté de la Coordination Anti Armements et Militarisme (CRAAM), le fait que les puces produites par STMicroelectronics ont des usages militaires ; elles ont été trouvées, par exemple, dans des drones et missiles russes envoyés contre les civils ukrainiens. La CRAAM souligne aussi que d’après ses recherches, au moins la moitié des 230 entreprises exposant au SIDO vendent du matériel militaire.

Et enfin, le SIDO est une vitrine de la société de contrôle et du tout numérique dénoncée par les collectifs Écran Total et Stop 5G : objets connectés dans toutes les facettes de votre quotidien, automatisation de tout et n’importe quoi avec la robotique et l’IA, numérique partout, justice nulle part.

Nous étions une vingtaine devant l’entrée du SIDO avec banderoles, pancartes, mégaphones et une belle pile de tracts ; face à la conséquente file de visiteurs, nous ne sommes pas passés inaperçus !

Nos slogans – « Stop au techno-solutionisme », « SIDO militaro-collabos », « STMicro voleurs d’eau », « De l’eau, pas des puces » – ont évidemment reçu un accueil mitigé de la part des exposants et visiteurs. Cependant, quelques professionnels de cette industrie sont venus nous dire que nos accusations tapaient juste.

Le soir, nos collectifs ont organisé un débat à la Luttine, sur les ravages de l’industrie numérique.

Après avoir fait le compte-rendu de notre action du matin et présenté chaque collectif, le débat a principalement tourné autour des moyens de lutter contre cette industrie. Pour schématiser, deux façons d’aborder la question se sont dégagées : tout d’abord, une approche axée sur la présence du numérique au quotidien et son intrusion dans tous les aspects de nos vies (école numérique, publicités vidéo à tous les coins de rue, etc.). Des personnes ont montré de l’intérêt pour d’éventuelles actions sur ces thèmes (sabotage ou recouvrement de panneaux publicitaires, par exemple).

Puis nous avons discuté de l’approche qui consiste à nous attaquer aux destructions provoquées par la production matérielle du tout-numérique, comme le fait StopMicro en dénonçant les ravages inhérents à la production de puces électroniques. La lutte contre les futurs réacteurs nucléaires EPR2 annoncés au Bugey est une échéance importante, car la relance du nucléaire est un élément nécessaire à la soit-disant « transition écologique », qui justifie jusque dans le discours de certains « écologistes » la société du tout-numérique (le fameux techno-solutionisme). Nous avons aussi évoqué la mobilisation contre Arkema, qui empoisonne depuis des décennies l’eau, l’air et la population du sud Lyonnais avec ses PFAS – il est à noter qu’Arkema produit à Pierre Bénite du PVDF, un composé nécessaire aux usines de puces électroniques ; il s’agit d’un plastique très résistant, utilisé dans les canalisations de ces usines (comme celle de STMicro à Crolles) pour que l’eau conserve sa pureté. Sa production implique un paquet de saloperies, dont des PFAS.

La preuve est faite que nous ne manquons ni de raisons pour nous opposer à l’industrie et au capitalisme numérique, ni de luttes en cours ou à venir pour essayer de leur en mettre plein la gueule.

À l’attaque !

Télécharger le tract de l’action